C’est un vrai parcours des sens, qu’aligne la dernière création du muséum d’histoire naturelle. Où le regardeur ne perçoit plus l’apparente froideur des minéraux, pour vibrer plus agréablement aux couleurs des pierres précieuses. Baigné par les sons captés sur les marchés d’Orient, et diffusés par une discrète bande-son, le visiteur activera aussi ses narines, pour se régaler des parfums d’épices. « Retour d’Orient est une invitation à un voyage d’est en ouest, où on part de la Chine pour revenir à Nantes. On remonte ainsi 3 000 ans d’échanges commerciaux », indique Philippe Guillet, directeur et commissaire de cette exposition du muséum d’histoire naturelle.

Cristal de rubisde 1 700 carats

Près de deux années auront été nécessaires pour rassembler tous les trésors qui illustrent cette riche exposition, ouverte le 5 avril. « Nous avons ainsi pu sortir des éléments de nos collections, qui sont peu montrés au public, comme les herbiers, par exemple. Mais nous avons aussi fait appel à des collectionneurs privés, ou à d’autres institutions »,note Philipe Guillet. Des pièces en provenance du musée d’histoire de Nantes, ou de La Rochelle, voisinent avec le musée de la compagnie des Indes de Lorient.

L’exposition est structurée en trois focus, qui racontent les histoires de la soie, des épices et des pierres précieuses. Une grande carte présente les différents itinéraires, qui, partant de Chine, traversent plusieurs pays par voie maritime et terrestre. Indonésie, Birmanie, Inde, Sri Lanka, Pakistan, Afghanistan et Égypte, exposent chacun leurs propres histoires et ressources.

Il y a, parmi eux, des pièces exceptionnelles. « La plus remarquable est ce cristal de rubis de 1 700 carats, trouvé dans sa gangue de marbre. C’est le top de la qualité, sans doute le plus beau au monde », s’extasie Philippe Guillet. Il provient de la vallée des pierres précieuses de Mogok, en Birmanie. À ses côtés scintillent des saphirs et des péridots, tout aussi splendides, témoins de la diversité des collections. Rayon soie, si l’on peut dire, il y a de quoi rester baba devant les broderies de la tunique chinoise aux papillons, prêtée par le musée de la compagnie des Indes.

Mais saviez-vous qu’une pierre est dite allochromatique, si sa couleur est due à la présence d’ions métalliques ? Non ? Pas de panique, et c’est aussi le plus, dans le montage de cette exposition. C’est qu’elle s’adresse à tous, avec quasiment trois niveaux de lecture. Les panneaux de présentation liés à chaque pays et focus résument l’essentiel pour tous les publics, enfants compris. Mais les passionnés et les étudiants trouveront aussi bien des éléments plus fournis, pour enrichir leurs connaissances. Au-delà de l’érudition, cette exposition est, avant tout, un vrai plaisir des yeux.

Jusqu’au 24 février 2020, au muséum d’histoire naturelle, 12, rue Voltaire, à Nantes. Tous les jours, de 10 h à 18 h, fermé le mardi. Entrée : 4 € (réduit 2 €). Animations, et jeux en famille gratuits pendant les vacances.

 

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