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Tao Ye et le minimalisme mystique

8, et 9 juin au Théâtre de la Villette à Paris, 6 et 7 juin au Théâtre de Molière à Sète

Remportant un franc succès à l’international de par ses nombreuses tournées et en s’associant avec d’importantes institutions — telles que le Sadler’s Wells à Londres —, le Tao Dance Theater s’est taillé une place de choix comme représentant de la danse contemporaine chinoise et a su gagner en popularité en séduisant le monde de la mode. Discussion avec le jeune chorégraphe trentenaire et fin orfèvre Tao Ye, qui ouvrira le Festival TransAmériques avec son diptyque minimaliste 6 & 9.

 

Quelle place et quelle réception votre style contemporain a-t-il trouvées dans le paysage artistique de la danse en Chine ?

Cela fait des années que mon travail est présenté en Chine, et le style abstrait de mes créations a attiré surtout l’attention d’un public jeune intéressé par les arts modernes. Mes pièces ont aussi reçu l’appréciation et le soutien de l’industrie du spectacle. Alors que les arts indépendants en Chine deviennent de plus en plus matures, sophistiqués et dynamiques, notre compagnie continue de persister, de se développer et d’évoluer.

 

6 et 9 font partie d’une suite numérique que vous avez entreprise en 2009 et au long de laquelle vous avez pu raffiner votre signature et votre langage. Pourquoi avoir rassemblé ces deux oeuvres en particulier, et comment celles-ci dialoguent-elles ensemble ?

Ces deux pièces sont reliées par deux extrêmes. 6 est extrêmement minimaliste dans l’unisson et 9, plus complexe, présente une forme de chaos. Dans le grand contraste qui existe entre elles, je crois qu’on peut trouver une sorte de pureté absolue. Je suis toujours en quête de cette pureté dans mes créations. Notre monde marche à une vitesse excessive et est saturé d’information. J’aimerais que certains d’entre nous puissent trouver un chemin simple vers l’innocence et la pureté du monde ; même si ça paraît difficile, ce serait salutaire.

 

La répétition et l’accumulation sont des figures essentielles dans votre approche du mouvement. Selon vous, que génère la répétition de phrases chorégraphiques exécutées à l’unisson ?

Dans mes pièces, la répétition symbolise une circulation éternelle et incessante. J’essaie de faire en sorte que cela devienne l’ultime signification de ma danse. Nous savons tous que le temps passe irréversiblement. Mon point de vue est que la danse est le seul moyen de saisir et de retenir chaque moment, plutôt que le moyen de ressentir et d’expérimenter l’instant. Grâce à la répétition et à son accumulation, nous pouvons trouver une façon de capturer le moment et de le rendre éternel.


À titre de chorégraphe, quelle liberté trouvez-vous dans ce procédé ?

Je pense que la limitation est ma voie vers la liberté. C’est intéressant, car pour moi, le corps en soi est une limitation. L’humain est contraint par son enveloppe corporelle ; physiquement, nous ne pouvons pas voler et nous échouons à évoluer rapidement. Dans une certaine mesure, le corps échappe à notre contrôle. Si on ne prête pas attention à nos limites, alors on ne peut pas percevoir l’existence de notre liberté. La restriction est une méthode qui structure mon travail, car je peux tirer de nouvelles réalisations à travers différentes manières de restreindre le mouvement. Par exemple, si on se limite au mouvement des bras, on peut découvrir de nouvelles options de mouvement dans les épaules ; si on se limite au genou, on peut développer un autre potentiel de mouvement dans les hanches. Ça permet de découvrir des relations complexes. En tant que chorégraphe, je dirais que c’est justement cette limitation qui ouvre mon esprit, élargit ma vision et me fournit des approches pour appréhender ma liberté de création.

 

Comment guidez-vous vos danseurs à travers vos processus, à la fois physiquement et mentalement ?

Il n’existe pas de raccourcis en danse. Chaque réalisation est le résultat d’années de pratique et d’entraînement. Pour développer les capacités nécessaires à la qualité de la danse, ça requiert des interprètes un engagement sur le très long terme et une grande dévotion en matière de passion, de temps et d’énergie. Je communique à mes danseurs ma vision de la danse, de la beauté et du pouvoir du corps, et surtout, j’apporte une grande attention au mécanisme à l’oeuvre dans chaque mouvement. Nous discutons autour de questions très basiques : où se trouvent nos corps ? Comment ressentir et interpréter leurs perceptions ? Pourquoi et comment bougeons-nous ? Grâce à nos discussions et débats, nous approchons graduellement la nature et la solution de chaque problème posé dans les créations.

 

Quels éléments tirez-vous du taoïsme ? Diriez-vous qu’il y a une part spirituelle dans votre approche ?

En Chine, le taoïsme est une religion au genre neutre. Les hommes et les femmes y sont perçus comme égaux. J’apprécie la beauté de la neutralité de genre, c’est pourquoi il n’y a pas de différence entre les sexes dans ma compagnie. Ça permet aux interprètes, hommes comme femmes, d’être forts et puissants tout comme délicats et paisibles. Quant à la spiritualité, je crois que les arts ont le pouvoir de rassembler les gens, ils permettent de rallier les esprits autour d’une recherche et éventuellement de faire réaliser qu’en fait, nous nous battons tous pour atteindre le même but.

 

Quel rôle joue la musicalité dans votre travail ?

La musique joue un rôle de support. Pour être honnête, mes chorégraphies peuvent sembler lassantes et insignifiantes aux yeux de certains publics. Cependant, la musique s’insinue dans les esprits très naturellement et déclenche facilement des interactions émotives. Je finalise toujours mes chorégraphies dans un premier temps, et ensuite les musiciens composent en se basant sur celles-ci. Ça implique que mes partitions aient un système rythmique et une structure bien développés. Je passe beaucoup de temps avec les musiciens pour discuter de notre compréhension de chaque section des pièces et des perceptions en jeu.

 

À travers le temps, vous avez développé votre propre technique, le « système du mouvement circulaire ». De quelles expériences et techniques passées est-il dérivé ?

Le système du mouvement circulaire est dérivé de ma propre imagination. Il s’agit d’imaginer chaque partie du corps comme un crayon dessinant des cercles en mouvement dans l’espace. Tous ces cercles sont interconnectés et le corps entier est entouré de cercles de différentes dimensions. À travers cette fusion d’imagination et de mouvement, on peut sentir et explorer l’infini pouvoir de la gravité. Anonyme et sans personnage, ce système présente une pluralité exhaustive qui demande de chaque spectateur de découvrir et d’établir des liens et des connexions possibles de manière individuelle et indépendante.

 

https://www.ledevoir.com/culture/danse/528128/tao-ye-et-le-minimalisme-mystique

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